[Dossier] : Comprendre la comptabilité de couverture

Nombreux sont les instruments financiers qui ont pointé le bout de leur nez au fil du temps. Cela a eu pour conséquence la naissance de la comptabilité de couverture. Ce terme, renfermant enjeu et complexité, est bien difficile à cerner. En tout cas, il est utilisé non seulement par les entreprises, mais aussi par les maisons de crédit.

Les prérequis de la comptabilité de couverture

Par définition, la comptabilité de couverture regroupe les techniques visant à réduire les risques de variation de change, de prix et de situation générale du marché. Elle intervient dans l’entreprise avant de faire des investissements. Les instruments utilisés dans le cadre de cette discipline sont des instruments dérivés. Ils travaillent sur les prix, les montants et les moyens de paiement. Lors de l’écriture de ce type de comptabilité, l’on prend en compte la juste valeur. Ce qui veut dire qu’il est caractérisé par une grande précision.

En tout cas, toute entreprise réalisant de la comptabilité de couverture doit avoir une bonne raison d’utiliser lesdits instruments de couverture. De ce fait, elle précise le contexte dans lequel ils sont utilisés, mais aussi la stratégie avec laquelle elle déploie ces instruments. Afin de se conformer aux normes, l’utilisateur de cette matière se doit d’avoir une bonne politique de gestion de risques.

Les différents types de couvertures dans cette comptabilité

Les entreprises ont recours à trois types d’instruments de couverture, à savoir la juste valeur, les flux de trésorerie et les couvertures de change.

Juste valeur

Dans la comptabilité de couverture, cet instrument maîtrise la variation de la juste valeur des actifs et des passifs. Il concerne ainsi la volatilité des prix sur le marché. Il n’est pas question de spéculation, mais de gestion de risque.

Flux de trésorerie

Celui-ci contrôle le changement des entrées et sorties d’argent au cours de l’année comptable. Il existe deux types de situations. Dans le premier cas, on a affaire à des flux de trésorerie effectifs. L’autre possibilité concerne les flux de trésorerie inefficaces en tant qu’instrument de couverture.

Couvertures de change

L’instrument de couverture de change, comme son nom l’indique, agit sur la fluctuation des devises. Il permet de lutter contre les impacts des variations imprévisibles des taux de change lorsque l’on a affaire à des entreprises étrangères. C’est valable que ce soit pour faire des transactions ou pour recevoir des paiements.

Quel fonctionnement pour la comptabilité de couverture ?

Pour faire de la comptabilité de couverture, il faut intégrer toutes les variations de prix et de taux de change lors des écritures comptables. Elles se trouvent dans la partie résultat. Quant à l’instrument de flux de trésorerie, il est classé de différentes façons dans les outils de comptabilité. On procède différemment en fonction de son rôle vis-à-vis de la réduction des risques. Les parties efficaces se trouvent dans le compte de résultat tandis que les autres sont classés avec le reste du résultat.

La comptabilité de couverture est dotée de plusieurs éléments complexes. Le fait est que les chiffres étudiés changent de manière imprévisible et ne peuvent être contrôlés. Ce sont les conséquences de cette variation qui sont maîtrisées du mieux que l’on peut. On cherche à les réduire, voire à les supprimer si c’est faisable grâce aux anticipations permises par cette comptabilité. Ainsi, lorsque l’on rencontre une dépréciation des instruments, on adopte la technique de gestion de risques par rapport au fait.

Les enjeux de la comptabilité de couverture

La comptabilité de couverture est quelque peu pointée du doigt en raison de sa difficulté de mise en œuvre. Il ne suffit pas de se fier aux instruments de couverture. Elle prend en compte les engagements, les obligations et les échéances liées aux investissements afin d’avoir une symétrie comptable juste. D’ailleurs, il arrive même que l’utilisation de cet outil comptable soit impossible.

À part ces problèmes, on pourrait rencontrer des incohérences sur les instruments de couverture employés et les éléments à couvrir. En effet, l’instrument de juste valeur n’est pas toujours le bienvenu, surtout lorsque les éléments fonctionnent sur la base du coût historique par exemple.

D’un autre côté, nombreuses sont les règles établies par l’Ordre des experts-comptables qui ne sont pas respectées par les entreprises à cause de leur caractère complexe. Il s’avère qu’elles génèrent d’autres problèmes dans le compte de résultat.

Quel est l’intérêt de l’opération de couverture ?

En dépit de ces enjeux, la comptabilité de couverture reste pratiquée dans bien des cas de figure. Elle accentue le caractère prévisible d’un contrat financier en modérant l’effet de l’instabilité des éléments régissant ce dernier. Ainsi, toutes les valeurs constituant le contrat sont ajustées en fonction du résultat de la comptabilité. Ce n’est pas chose aisée, les anticipations doivent être effectives tout au long de la collaboration de l’entreprise avec la partie prenante concernée. Autrement, l’entreprise aura des pertes à combler à la fin du contrat.